fotolia123673668subscriptionmonthlym 2La reprise dans le langage courant de mots ou expressions empruntés au monde l’entreprise est devenue banal. Si on ne prend garde à ces glissements sémantiques, elles deviennent si naturelles qu’il devient impossible d’en questionner l’origine et le sens. Les « charges de personnel » ainsi nommées par les patrons d’entreprise pour faire d’une dépense un coût insupportable à la bonne santé de l’entreprise c'est-à-dire à la redistribution de substantiels dividendes de leurs actionnaires.
A Portiragnes, la majorité actuelle semble particulièrement attentive à les contenir… ces dites « charges de personnel » et ce par de nouveaux moyens qui jusqu’alors n’avaient jamais été mis en œuvre dans notre commune. Cette année une ligne budgétaire intitulée, «contrats de prestations de service» a pris un bel envol passant de 115 000 € à 140 000 €. Cette augmentation significative est due pour une grande part à la privatisation du ménage de la mairie confiée à une société privée. On ne sait si cet appel à une société privée est un ballon d’essai préfigurant une privatisation de certains services communaux et donc publics ou s’il est dû à des circonstances exceptionnelles. Toujours est-il que les élus majoritaires sont restés muets sur la question et que nous ne saurions laisser dans l’ombre cet événement grave par ses conséquences et ses implications pour l’emploi communal et l’existence des services publics locaux.

A Portiragnes, les dépenses pour le personnel représenteront en 2015, 54 % des dépenses réelles de fonctionnement et 40% des dépenses totales de fonctionnement. Ces chiffres ne sont ni exceptionnels ni hors normes, notamment pour une commune du littoral qui proposent de nombreux services. 

Dans un temps pas si lointain, ces dépenses de personnel étaient pleinement assumées car elles relevaient d’un projet politique : celui de proposer aux habitants de notre commune des « services publics de qualité ». Cela n’était donc pas vécu comme un coût ou une charge (lourde à supporter comme si la collectivité était une entreprise à plaindre bien entendu) mais comme un investissement humain : école, sport, jeunesse, culture, sécurité, associations, personnel de service et technique, tourisme… de nombreux services publics dont les Portiragnais ont largement profité et qui nous ont offert un cadre de vie longtemps envié par nos voisins. Cet investissement humain a en outre permis d’offrir un cadre structurant à l’activité économique de notre village et permis de créer de nombreux emplois.
Arrêtons donc de penser via des logiques libérales dont chacun peut constater les dégâts autour de lui et dans le monde.
Aujourd’hui, où certains annoncent déjà que « l’effondrement » est possible puisque notre civilisation est basée sur l’énergie fossile et le système-dette, on doit changer notre façon de penser. Il est impératif de réfléchir et d’agir en prenant en compte, collectivement, les enjeux auxquels élus et citoyens doivent faire face : tourisme, aménagement urbain, déplacement doux, gestion de l’eau, production locale et circuits-courts, emploi, culture et éducation, démocratie…
Si, demain on ne veut pas se réveiller avec une gueule de bois, il est devenu plus qu’urgent de penser et d’agir « autrement ». Beaucoup de villes et de citoyens en ont pris conscience. Les exemples foisonnent : réserves foncières pour des productions approvisionnant les cantines scolaires, offre et pratique culturelles structurantes, soutien aux acteurs économiques, politique touristique axé sur un tourisme raisonné, réflexion sur les déplacements et l’habitat…
Aujourd’hui c’est déjà demain et on ne peut en rester à notre petit train-train avec la tête dans le guidon.
Non, il faut qu’à Portiragnes nous prenions pleinement conscience des enjeux et agissions en conséquence.

 

 

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