Au mois de janvier, les élus de Mieux Vivre à Portiragnes ont essayé de tenir une réunion publique à Portiragnes à la Maison des associations. Ce qui leur paraissait très simple au début est vite devenu une aventure rocambolesque. Mais dans un premier temps, revenons seulement sur les événements et les courriers qui ont jalonné cette demande infructueuse. Les faits, rien que les faits.
1) Les deux élus de la liste de Mieux Vivre à Portiragnes, souhaitent organiser une réunion publique afin de dresser le bilan de leur action à mi-mandat.
2) Début décembre, ils déposent une demande de réservation de salle au nom des élus de Mieux Vivre à Portiragnes pour le 17 janvier car elle est disponible ce jour-là .
3) Ils reçoivent une réponse négative de la déléguée aux associations, quelques jours plus tard en raison de l’indisponibilité.
4) Ils demandent par courrier daté du 13 décembre à la déléguée des précisions et les raisons de cette soudaine indisponibilité et redemandent la salle pour le 24 janvier.
5) Autour du 10 janvier, ils reçoivent un courrier de la déléguée aux associations daté du 20 décembre. Ce courrier leur indique que la salle ne peut leur être mise à disposition parce que la liste MVP n’est pas une association, mais par contre, peut leur être louée pour 200€.
6) Cap à Gauche dépose alors une demande afin de permettre aux élus de Mieux Vivre à Portiragnes de tenir leur réunion sans devoir louer de salle.
7) Les élus de MVP reçoivent un nouveau courrier de Mme la déléguée indiquant qu’il lui est impossible de leur donner satisfaction car ils ont demandé la salle préalablement au nom des élus de Mieux Vivre à Portiragnes…et qu’ils devront régler obligatoirement une location de 200€, empêchant ainsi l’association Cap A Gauche d’inviter les élus de Mieux Vivre à Portiragnes.
Que penser de tout cela ?
Et comment pouvons-nous ou devons-nous l’interpréter ?
Nul doute, tout transpire la conjuration, et pourtant nous ne sommes pas adeptes de la théorie du complot. Mais quand on analyse les faits on se rend bien compte, au vu des trois courriers, qu’il s’agissait avant tout de mettre les bâtons dans les roues pour rendre difficile la tenue de cette réunion. Il ne s’agit pas d’une censure assumée, il faudrait un certain courage politique pour cela mais de tout faire pour compliquer la tâche.
Première courrier : la déléguée aux associations prétexte l’indisponibilité de la salle alors qu’elle était tout à fait disponible (nous en avons la preuve).
Dans le deuxième courrier, cette indisponibilité va se transformer, presque magiquement, ou alors après concertation entre quelques têtes dirigeantes (ce que nous serions tentés de penser), en impossibilité de mise à disposition à titre gratuit. Cette fois-ci sous le prétexte que la liste Mieux Vivre à Portiragnes n’est pas une association…
Enfin, dans le troisième courrier, la salle sera refusée à l’association Cap à Gauche parce que cette association a pour objectif d’inviter les élus de Mieux Vivre à Portiragnes afin qu’ils puissent tenir leur réunion gratuitement.
Voir tous ces stratagèmes mis en œuvre pour enquiquiner, empêcher, entraver, contrecarrer, faire obstacle à la tenue de cette réunion est réjouissant. Il prouve que quand on veut, dans les hauteurs de l’Hôtel de ville, on est à même de faire preuve d’imagination. Certes, on préférerait que celle-ci soit davantage au service de l’intérêt général et du bien commun mais le brainstorming sur le sujet aura peut-être au moins servi de déclencheur…dont les Portiragnais, dans le futur, pourraient tirer éventuellement quelques profits.
Toute cette affaire a un côté bidonnant et divertissant en fin de compte. Il est toujours cocasse de réaliser qu’on est capable, en France, en 2018, de dépenser toute cette énergie à contrarier la tenue d’une réunion somme toute banale, alors que dans d’autres villes, on les laisse se tenir au nom, ou plutôt, en raison du simple exercice démocratique voulu par le législateur.
On pourrait se croire dans le petit village de Clochemerle ou dans un récit oppressant de Kafka quand l’absurde rivalise avec le cauchemardesque, ou alors, plus terrible, dans un pays totalitaire où toute opposition est interdite et pourchassée…
Le comble de la chose étant que, bien entendu, la liste majoritaire s’octroie elle le droit de réunion, alors même qu’elle n’est pas une association (sauf erreur de notre part). Deux poids, deux mesures…Nous commençons à bien connaître la chanson…Un air chanté en canon de préférence et en mode mineur pour lequel nous vous invitons chers lecteurs à proposer quelques paroles.
Enfin, nous retiendrons de tout cela que pour déployer autant de moyens et d’imagination à essayer de « faire taire », une liste minoritaire (seulement deux élus) qui veut rendre compte, très logiquement, à ses électeurs et aux citoyens(nes) de leur action et de leur bilan, c’est que leur parole est redoutée et crainte.
Et là , on ne peut que s’incliner et remercier celles et ceux qui du côté de la majorité rendent ainsi hommage à notre action, à notre parole et à nos écrits. Nous en sommes flattés et surtout reconnaissants car cela contribue à fortifier notre point de vue et à conforter notre droit à exprimer ce que nous constatons, analysons et pensons.
D’ailleurs, la prochaine fois que les élus de Mieux Vivre à Portiragnes organiseront une réunion, ils ne manqueront pas d’inviter les membres de la liste majoritaire à venir débattre avec eux sur le sujet que nous leur proposons par avance : démocratie locale, velléités ou réalité ?