filmésLe Conseil municipal de Portiragnes en décembre 2015 a voté une convention de groupement avec la ville de Vias pour l’extension du système de vidéo-protection et la création d’un futur Centre de Supervision Urbaine qui sera installé à Vias. Le financement, en résumé, se fera sur 3 ans pour un coût de 600.000 € HT à laquelle il faudra ajouter une partie forfaitaire pour l’exécution des travaux et l’aménagement du CSU.
Un Centre de Supervision Urbaine est un lieu doté d’écrans et de logiciels où sont visionnées les images des caméras de vidéo-protection, transmises par fibre optique ou l’ADSL.
M. Dartier parlait en ces termes du projet, le 13/01/2016, dans le Midi-Libre, soulignant le rôle de suiviste de notre commune.
"Nous allons changer les 11 caméras déjà en place car elles sont obsolètes. Nous en installerons 24 en plus, puis nous allons embaucher quatre opérateurs qui feront vivre le centre de surveillance urbaine 24 h sur 24 et 7 jours sur 7", insiste Jordan Dartier. Le projet pourrait aussi s'étendre à la commune voisine de Portiragnes. Celle-ci pourrait être reliée au CSU viassois et ainsi elle aussi surveillée via la vidéo protection qui y serait installée.
Après le dispositif des voisins vigilants et la mise en place de la vidéo-protection, nous entrons dans une autre dimension de la surveillance, loin de nos besoins et de la situation de la délinquance sur notre commune qui a connu une baisse significative cette année.
Cet investissement est une erreur que nous devons au contexte sécuritaire et en partie à notre suivisme, travesti ici en mutualisation – dont on se targue pour faire passer la pilule. Une pilule qui vaudra son pesant d’or, car cette mise en surveillance va représenter un bel investissement : 600 000 € HT à répartir entre les deux communes en fonction du nombre de caméras plus l’exécution et l’aménagement du centre de surveillance dont nous ne possédons pas les chiffres et enfin les emplois des quatre opérateurs pour visionner et faire fonctionner le centre. Une paille !

En l’occurrence, l’hégémonie des émotions dues aux attentats et aux événements de novembre a envahi les cerveaux au détriment de l’incitation à la réflexion.

S’il faut réfléchir à la sécurité de notre village, nous ne devons pas l’appréhender par le seul prisme de la vidéo-protection. La culture comme la capacité à faire vivre notre village, la prévention, la formation et l’insertion, la police municipale de proximité, la médiation, constituent la colonne vertébrale de notre sécurité.
L’argent investi dans le CSU, ne le sera pas dans la politique pour la jeunesse ou dans d’autres secteurs comme ceux des animations, de la vie culturelle ou de l’accueil dont il est urgent de faire une priorité sous peine de voir notre village devenir une ville sans âme et sans agrément dont on n’apercevra bientôt plus que les signes anxiogènes.
Mais si ce projet ne nous plaît pas c’est que nous n’en aimons pas non plus sa philosophie. Celle qui au nom de la sécurité se décline autour du contrôle permanent pour prévenir des risques présupposés et de la surveillance totale des citoyens. Celle qui dit qu’un peu de sécurité vaut bien la perte d’un peu de liberté. Celle qui transforme chacun d’entre nous en surveillant/surveillé et qui nous demandera d’aller plus loin comme c’est déjà le cas, en Angleterre quand, par manque de moyens et de financements publics, on privatise la surveillance et on va jusqu’à faire de n’importe quel internaute un surveillant, un informateur récompensé au nombre de signalements et de dénonciations.

 

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