Beaucoup de choses ont été annoncées lors des vœux de la municipalité et nous avons été très attentifs aux déclarations de madame la maire concernant la concertation. Nous ne nous en plaignons pas, au contraire, mais nous veillerons à ce que ces déclarations n’en restent pas au stade des intentions.
Car pour l’heure, la concertation n’est pas le fort de la majorité municipale. C’est le moins que l’on puisse dire et nous sommes bien placés pour en parler puisqu’aucune commission ne fonctionne à la mairie par refus visiblement d’échanger et de débattre avec les élus de l’opposition. Prétendre à la concertation avec les Portiragnais alors que dans le même temps on refuse d’échanger avec une partie de leurs représentants, ressemble à s’y méprendre à une tartuferie. Nous nous réjouirons donc de l’existence des comités de quartier quand nous serons certains qu’ils ne relèvent ni d’un « opportunisme politique », ni du « gadget » où la concertation ne consisterait qu’à mettre les Portiragnais devant le fait accompli.
Les exemples récents nous invitent à rester très prudents. Chat échaudé craint l’eau froide. La méthode appliquée dans le dossier d’implantation de la nouvelle mairie est d’ailleurs assez instructive.
Rappelons que deux organismes ont travaillé avec les élus, le CAUE puis un bureau d’études et que ce n’est qu’après avoir décidé avec ces organismes du site de la nouvelle mairie que des discussions « obligées » se sont engagées avec les associations impliquées et touchées par le choix.
Certes, il vaut mieux tard que jamais ! Mais ce n’est pas tout à fait notre conception de la concertation et de la démocratie locale. Dans ce cas, c’est on fait, on décide et ensuite on essaie de voir avec les intéressés ce qu’on peut envisager pour eux…
Le choix du site de la nouvelle mairie et l’aménagement du « cœur de ville » oblige au déplacement du city stade et par jeu de domino à celui de la déchèterie. Déplacements qui en l’occurrence n’ont fait l’objet d’aucune concertation avec la population. Ces deux équipements, ont été réalisés par l’équipe municipale précédente dont beaucoup d’élus sont aux manettes aujourd’hui.
Défaire ce qu’on a contribué à réaliser quelques années avant n’est pas sans nous étonner. Certes tout change mais quand même, ces deux déplacements ressemblent fort à un manque d’anticipation et de réflexion à moyen et long terme.
En tout cas c’est un changement d’orientation radical par rapport au précédent mandat. D’une façon ou d’une autre, les contribuables portiragnais en feront les frais même si on nous assure du contraire. Mais là n’est peut-être pas l’essentiel.
Ce faire, défaire pour refaire traduit une absence de vision ou de projection.
Nous connaissons les peurs et les inquiétudes qui naissent de l’incertitude de l’avenir. Et nous savons ce que ces craintes sont capables d’engendrer. C’est pourquoi, dans un contexte où les émotions et les peurs prennent le dessus sur la réflexion et la prise de distance, les élus ont une lourde responsabilité : celle de proposer à leurs concitoyens les moyens de s’approprier ce que sera leur avenir. Cela passe, à notre avis, par un dialogue constant avec les Portiragnais et non par des décisions prises « pour et à la place de » ou à «la va-vite ».
L’emballement, la précipitation et le manque de prévisions se montrent la plupart du temps contreproductifs comme dans le cas du city stade et la déchèterie.
Aujourd’hui, nous sommes inquiets parce qu’on ne constate pas dans les projets de la municipalité une prise en compte suffisante des besoins actuels et futurs de services ou parce qu’en obéissant à un calendrier électoral, ces projets risquent de perdre beaucoup de leur pertinence.
Tous les projets d’aménagement sont sous-tendus par les deux questions suivantes qui doivent être discutées avec les Portiragnais :
Quel est le nombre d’habitants que l’on peut et qu’il est souhaitable d’envisager, dans le cadre des préconisations du SCOT* et quel modèle d’urbanisation nous voulons mettre en oeuvre à Portiragnes ? C’est à la réflexion de ces questions que les choix d’aménagement doivent se faire. Ce sont des choix politiques et, aujourd’hui, ce serait une grave erreur de les ignorer ou de faire croire que ces questions ont déjà été débattues.