APRÈS SIX MOIS, il est temps de rendre compte aux Portiragnais de ce nouveau Conseil Municipal fonctionnant dorénavant avec la présence d’élus de listes minoritaires.Nous ne nous bercions pas trop d’illusions quant à la possibilité qui serait laissée à ces élus d’exprimer leurs idées et leurs points de vue. Mais nous ne nous attendions pas à une attitude aussi cadenassée de la part de Mme le Maire et des élus de la liste majoritaire qui n’ont guère montré jusqu’à aujourd’hui leur volonté de travailler avec les représentants des deux listes minoritaires. Malgré les déclarations d’intention lors de la campagne, l’ouverture et le dialogue ne sont pas encore au programme aujourd’hui.
Courant avril, les élus de « Mieux vivre à Portiragnes » ont écrit à Madame le Maire pour lui proposer d’établir un règlement intérieur définissant les modalités de fonctionnement du nouveau conseil municipal ainsi que les espaces d’expression respectifs. Si ce courrier est resté sans réponse, ils ont eu la chance de voir ce point inscrit à l’ordre du jour du dernier conseil municipal de septembre. Et là quelle déconvenue ! Quel coup de bâton ! Le règlement intérieur proposé est « un carcan » expurgé de toutes les dispositions permettant un dialogue constructif, la confrontation d’idées et le débat démocratique. Aucun espace d’expression pour les élus des listes minoritaires Rien sur les comités de quartier et les consultations. Un hypothétique débat d’orientation budgétaire, laissé au bon vouloir de Mme le Maire et surtout de son premier adjoint.
Au final, un règlement intérieur qui, au lieu d’être un règlement d’ouverture et de dialogue, est un verrouillage pensé et construit pour empêcher toute autre expression que celles de Mme le Maire et de quelques adjoints. Le plus inquiétant reste, sans aucun doute, la disparition des commissions municipales, lieux et temps de réflexion et de travail privilégiés où « les sensibilités différentes » peuvent s’exprimer plus sereinement dans le cadre d’échanges sur des sujets particuliers. Des commissions existantes jusqu’en 2013 et qui, aujourd’hui, ne sont plus d’actualité. Pense-t-on qu’on n’en a plus besoin ? Est-ce un moyen de museler les représentants des listes minoritaires ? A-t-on peur de ce qu’ils peuvent proposer et dire ? Nous regrettons cette disparition car nous savons que Portiragnes y aurait tout à gagner et qu’elles ne nuiraient en rien à l’action municipale, bien au contraire. Pour s’en persuader, il n’y a qu’à observer la composition du comité de pilotage qui oeuvre depuis trois ans à la réalisation du festival Canalissimô. Les cinq listes candidates aux dernières élections y sont représentées et le travail s’y mène régulièrement, tout au long de l’année, grâce à des échanges fructueux autour d’une finalité et d’un but qui fédèrent l’ensemble de l’équipe. Aujourd’hui, après le dernier conseil municipal, le bilan que l’on tire de ces quelques mois de fonctionnement n’est ni positif ni optimiste. Visiblement, Mme le Maire et certains élus majoritaires fonctionnent encore comme avant 2014, sans avoir pris conscience de la nouvelle composition du Conseil Municipal et surtout comme si, les représentants de 55, 36% (36,43% + 18,93%) des votants portiragnais ne comptaient pas ; n’avaient qu’à se taire et laisser travailler la majorité en attendant les prochaines élections.
Ce n’est pas pour cela que les élus de la liste Mieux vivre à Portiragnes siègent au conseil municipal et ce n’est pas l’idée que nous nous faisons d’une démocratie participative et active, celle-là même que Mme le Maire appelait de ses voeux lors de la dernière campagne.