Si la majorité municipale s’autocongratule des travaux de rénovation du cœur de ville et essaie de valoriser son action à travers son MAG, c’est qu’elle essaie de donner le change. Certes, cela ne sert guère l’information des Portiragnais mais ce n’est pas le but, ce qui importe pour elle c’est de laisser croire que son action est bel et bien pensée et construite. Il s’agit d’en mettre plein les yeux quitte à escamoter les questions qui fâchent.
Ainsi la rénovation du cœur de ville a fait l’objet d’un « questions-réponses » dans le Mag de novembre2017 qui, lui-même, fait suite, sans y répondre, à l’article paru dans la Lettre d’octobre 2017 et titré, « Travaux, mensonges, et improvisations. »
Alors, une fois n’est pas coutume, le comité de rédaction de la Lettre a décidé, lui aussi sur le même sujet de jouer aux questions/réponses.
Qu’est-ce qui a motivé la décision de réhabiliter le coeur historique en période touristique sans concertation ni réunion préalable avec les riverains ?
La majorité municipale voulait aller très vite car l’assainissement dans le cadre de la loi Nôtre devenant compétence de l’agglo, il s’agissait d’inscrire les travaux au programme rapidement. D’autre part, afin d’achever la nouvelle mairie, avant la fin du mandat, début 2020, Mme le Maire voulait commencer sa construction au plus tard en septembre de cette année. Donc, afin d’éviter aux deux chantiers de se chevaucher, la majorité a décidé que les travaux du cœur de ville se ferait entre mars et début juin, sur une durée de 2 mois et demi. Une vraie gageure qui, naturellement était impossible à tenir. Nous soupçonnons la majorité municipale de l’avoir su dès le départ et de l’avoir caché pour, notamment, laisser croire que tout serait achevé avant le début de la saison touristique.
Les travaux, commencés il y a huit mois, viennent juste de se terminer avec, il est vrai, une petite interruption de chantier de trois semaines. Nous supposons que dans ce calendrier très resserré la majorité a fait le choix de se passer de réunir les riverains qui ont été exclus dès le départ de toute concertation sur le devenir et l’avenir de leur quartier.
Ce qui explique aussi sûrement le manque de préparation du chantier et de communication avec les élus que ces derniers ont pu ressentir.
En quoi ont consisté les travaux, et pourquoi seuls 3 réseaux sur 4 ont-ils été traités ?
Dans un premier temps, il ne s’agissait que de refaire les réseaux humides. Décision totalement incompréhensible, dans la mesure où les travaux prévus offraient l’occasion d’enfouir les réseaux secs et d’anticiper ainsi l’arrivée prochaine de la fibre optique. C’est pourquoi les élus de MVP* sont intervenus en conseil municipal et ensuite auprès de M. Pionchon pour que le réseau du téléphone soit réalisé. Ce qui a été finalement pris en compte, même si seules les réservations, qui déjà se dégradent, ont été faites à ce jour. Par contre, ils n’ont pas eu gain de cause pour l’enfouissement de l’électricité, car sans même qu’un devis ait été présenté, il leur a été répondu que cela reviendrait trop cher. Ce qui signifie, que dans un prochain mandat se reposera la question de l’enfouissement de l’électricité.
Comment se sont déroulés les travaux ?
Difficile de répondre positivement à cette question, au vu du nombre de détériorations et de malfaçons constatées En ce qui concerne, par exemple le retrait des anciennes canalisations contenant de l’amiante, l’entreprise en charge de cette opération n’a retiré que les parties gênantes pour la pose du nouveau réseau. Il reste donc encore maintenant de l’amiante dans le sol à proximité des nouvelles canalisations. La suppression des rebords relevés le long des maisons interroge aussi car ils empêchaient, en cas de fortes pluies, l’eau de s’infiltrer dans les maisons.
Mais ce qui reste le plus mystérieux et incompréhensible c’est le choix des matériaux et leur organisation qui paraît échapper au bon sens : béton désactivé dans certaines rues mais pas dans d’autres, pavage ancien conservé place du Vieux Puits, utilisation d’un bitume (grossier) noir dans une grande partie des rues qui va emmagasiner la chaleur l’été, souffrir des fortes températures et assombrir les rues l’hiver.
Choix qui n’obéit qu’à des raisons économiques, comme si au fur et à mesure de l’avancée des travaux, on s’apercevait que les coûts empêchaient de poursuivre l’idée initiale et obligeaient à utiliser des matériaux moins nobles. Ce qui bien entendu impacte l’esthétisme de la rénovation.
Comment ont été pensés le stationnement, l’utilisation des places d’un cœur de ville rendu piétonnier et la végétalisation du cœur de ville ?
Lors d’une réunion, très tardive, les riverains ont appris le projet de la majorité municipale de rendre piétonnier le cœur de ville. Si cela paraît aller de soi, au vu de ses caractéristiques, le stationnement est rendu très difficile. En effet les habitants, ont perdu des places de stationnement juste au moment, où elles se font déjà rares dans le quartier avec les travaux de la Mairie. Perte qui se double de contraintes fortes pour accéder chez eux en voiture.
Pour atténuer ces incommodités, l’interdiction de stationner, dans un premier temps, aurait pu ne s’appliquer qu’aux six mois de la saison touristique. Ce n’est pas le cas. Bien au contraire, depuis le 2 novembre, le stationnement sur ces sites fait l’objet d’une telle surveillance par la police municipale qu’elle s’apparente à du harcèlement.
Le sort réservé aux différentes places du cœur de ville, n’est pas fameux non plus et passablement illogique : pas de valorisation de la place du Puits qui conserve son ancien pavage ; la place Saint Jacques est dédiée au stationnement, de même pour la place de l’Hôpital qui est une des plus belles places du village. Place qui fut et reste encore un lieu de vie important par la présence d’un des deux derniers cafés du village et dont le charme comparable à celui de l’Abrivado aurait mérité un traitement lui permettant de s’adapter à des utilisations différentes : lieu de spectacles, de rencontres et enfin aire de stationnement. Malheureusement sa rénovation, n’a pas été conçue dans ce sens, il en est pour preuve le bitume choisi pour revêtement. Les espaces « dits paysagers » de ce qu’on peut en voir à ce jour, ne présagent rien d’extraordinaire car ils ne font preuve ni d’imagination, ni d’innovation. Le pire serait qu’ils ne servent que de lieux d’aisance pour satisfaire aux besoins de nos compagnons à quatre pattes.
Au final, l’ensemble des travaux fait penser à ces cadeaux de Noël qui font forte impression quand on les déballe mais qui ne font illusion que durant les quelques minutes où ils fonctionnent. Nous espérons cependant que les nombreux vacanciers et promeneurs invités à se promener dans le cœur de ville vivront cette « nouvelle esthétique » sans trop souffrir de la chaleur et de sa désertification.