Des travaux cela peut vite devenir apocalyptique quand leur organisation est précipitée…et que leur programmation se fait sans grande anticipation. C’est le cas des travaux du cœur de ville qui ont commencé fin mars à peine une semaine après que les riverains en aient été informés et sans que personne ne sache qui en était le maitre d’ouvrage puisque le panneau d’information réglementaire a été placé une semaine après le début du chantier, le 11 avril très exactement alors que les travaux ont commencé sur place le 27 mars.
Si c’est bien la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée qui est le donneur d’ordre puisqu’elle a récupéré les compétences de l’eau et l’assainissement au 1er janvier 2017, la mise en œuvre du chantier s’est faite en coordination avec la municipalité de Portiragnes et la municipalité ne saurait se dégager de ses responsabilités quant à sa conception et sa conduite.
Tout dans ce chantier respire la précipitation et le manque de prévision. Malheureusement les conséquences que cela a générées sont légion : inondations, fuite de gaz, des sections de canalisations amiantées non retirées et abandonnées dans les tranchées, fuites de canalisations d’eaux usées, compteurs d’eau posés en saillie (pour gagner du temps), fermeture complète d’un quartier de la ville devenu un ghetto, totalement inaccessible aux services d’urgence en cas de pépin et pourtant peu sécurisé pour les piétons se risquant dans ce quartier ressemblant au Verdun de 1916.
Sans parler des conséquences pour le tourisme et l’activité économique, puisque les travaux ont commencé fin mars au tout début de la saison touristique dont on sait qu’elle est indispensable aux commerces guère nombreux dans notre village et aux propriétaires qui louent dans le cœur de ville.
Mais ce n’est pas tout. Toujours en raison de cette urgence, l’information des riverains n’a pas été non plus à la hauteur des attentes, sinon des règles et de ce qu’il convient de respecter pour que les riverains puissent vivre au mieux un chantier important occasionnant gêne et contraintes.
Pas de réunion d’information avant le début des travaux, aucune présentation aux riverains des intentions de la municipalité sur : l’enfouissement des réseaux secs, enfin du réseau téléphonique puisque le réseau électrique a été exclu de cette tranche de travaux parce que soi-disant trop onéreux, la présence d’espaces verts, le revêtements des rues… Les riverains n’ont jamais été invités à réfléchir et à participer à la transformation de leur quartier. Pire que cela, ils n’ont même pas eu le droit à un plan présentant les modifications, ni à un compte rendu de la seule réunion à laquelle ils ont été invités précipitamment après réclamation des riverains et bien entendu après le début des travaux.
Au cours de celle-ci d’ailleurs, les riverains apprenaient que le chantier serait achevé à la mi-juin, or aujourd’hui visiblement cette promesse ne pourra être tenue, puisque la municipalité parle et envisage maintenant une fin des travaux à la mi-juillet et ne sait toujours pas combien de temps il faudra pour enfouir le réseau téléphonique puisque cette opération n’a pas été réalisée alors que les tranchées étaient ouvertes.
On a bien compris le dilemme et l’objectif de la municipalité : tout faire pour que le chantier du cœur de ville ne vienne pas interférer avec celui de la nouvelle mairie, priorité des priorités de Mme Chaudoir dont le début est prévu pour septembre. Le cœur de ville a visiblement été sacrifié à cet impératif. Mais la conduite de ce chantier pose aussi d’autres questions quant à la planification des travaux et leur mise en œuvre de manière générale. Nous sommes ainsi très étonnés du calendrier et des priorités fixées. Le rond-point de la plage était-il une priorité ? La voie douce menant à la Ferme de Portiragnes et desservant une ZAC…encore peu habitée et ce alors que le rond-point sur la départementale RD 612 n’est pas encore réalisé et qu’on ne voit toujours pas se dessiner le réseau de pistes cyclables dans lequel elle va s’inscrire, en était-elle vraiment une ? Une voie douce, d’ailleurs, qui coûtera quand même la bagatelle de 450 000 € et qui pourrait s’apparenter à un beau cadeau fait à l’agglomération pour inciter à la vente des terrains de la ZAC du Puech.
Pendant ce temps-là , de nombreux chantiers sont en attente, les rues de la plage, le chemin de Vias très fréquenté pendant la saison touristique par des cyclistes et des piétons qui se rendent au village… Peut-être ne percevons-nous pas bien toutes les subtilités des priorités de la majorité municipale ? C’est pourquoi, nous avons interrogé, en conseil municipal, les adjoints concernés sur la planification et le calendrier des travaux à venir mais, jusqu’à ce jour, nous sommes restés sans réponse comme si ce que nous demandions était de l’ordre du saugrenu.