Lors des derniers vœux de la Municipalité certains travaux qui pourtant sont envisagés n’ont pas été mentionnés ou alors évoqués de manière très, très succincte. On veut parler notamment de la ZAC et de la halte nautique…et il existe sans doute quelques raisons à cela.
Nous faisons l’hypothèse que la question de l’eau y est pour quelque chose.
Portiragnes a été classée en ZRE, c’est-à -dire en Zone de Répartition des Eaux, contraignant notre commune à faire des économies d’eau et à diversifier son approvisionnement pour préserver la nappe astienne.
Or, comme le rappelait Virginie Dubois, directrice du syndicat mixte de l’Astien, dans un article du Midi Libre il y a quelques mois : « La répartition de l'eau dans des communes comme Vias, Montblanc et Portiragnes bloque leurs projets d'urbanisation tant que ces communes n'ont pas mis en place une nouvelle ressource en eau ».
La majorité municipale a choisi pour diversifier sa ressource en eau de se relier au réseau de la Communauté d’Agglomération Béziers Méditerranée en cours de réalisation jusqu’à Cers. Travaux estimés à 1,7 M €.
Aujourd’hui, ces travaux ne sont pas encore à l’ordre du jour…et expliquent sans doute que la GGL ne soit guère pressée d’acheter les terrains pour la réalisation de la ZAC.
Les travaux entrepris dans le cœur de ville (595 000 € HT) obéissent aussi aux mêmes objectifs : faire des économies d’eau via la réfection du réseau. Ce qui pourrait expliquer leur « caractère urgent » et le refus de la majorité de prendre en compte le souhait des habitants du quartier qui demandaient l’enfouissement de tous les réseaux téléphoniques et électriques, quitte à ce que les travaux soient retardés.
On se demande d’ailleurs si les travaux d’entrée de ville (rond-point) et la liaison avec la halte nautique ne seront pas, eux aussi, reportés tant que le réseau d’eau Cers-Portiragnes ne sera pas réalisé. En effet, il serait malvenu qu’un tout beau et tout nouveau rond-point dont le coût avec la halte nautique, la liaison et un cheminement doux est estimé à quelque 800 000€ HT, soit défoncé à peine fini.
Au-delà des seuls travaux, la diversification de la ressource en eau aura aussi pour conséquence une révision des tarifs à plus ou moins long terme. On ne peut effectivement imaginer que de tels investissements n’aient pas des répercussions sur les tarifs. Surtout que l’agglomération qui a récupéré les compétences de l’eau et l’assainissement sera amené à lisser les tarifs des communes d’ici quelques temps.
En ce qui nous concerne, au-delà de la question du prix de l’eau qui, devenant une ressource de plus en plus rare verra obligatoirement sa valeur amplifiée, c’est la question de la régie publique qui nous préoccupe et nous tient à cœur.
Dans ce contexte de rareté et de transfert de compétences, on entrevoyait enfin l’opportunité de créer une régie publique de l’eau. Ce qui aurait réaffirmé qu’elle était un bien commun devant être gérée dans le cadre d’un service public, comme le sont l’éducation, la santé...
Malheureusement, nous ne voyons pas, pour l’heure, se dessiner et se discuter un tel projet au sein de la communauté d’agglomération. Nous craignons même que d’ici quelques années, tout soit fait pour que les régies publiques communales encore existantes soient offertes à Suez, Véolia ou toute autre entreprise de l’eau.