Malgré la gravité de la crise des politiques libérales et de l’austérité, malgré la crise sociétale dans laquelle nous sommes, malgré Charlie, un espoir est né au niveau de l’Europe.
La volonté des Grecs, puis on espère des Espagnols, exprimée démocratiquement, de changer de politique ouvre un nouvel horizon à une gauche rassemblée en France. Surtout que Charlie a fait prendre conscience de l’urgence de placer l’Égalité au centre de nos valeurs républicaines. Un espoir qu’il est indispensable de concrétiser aux prochaines départementales en se mobilisant et en votant pour la seule liste de gauche présente dans notre canton.
Mais, revenons à notre commune où a priori il n’y a rien de changé puisque nous devons toujours faire face au refus, malgré les déclarations, de faire jouer pleinement la démocratie. Les faits sont là.
L’oubli d’inviter des conseillers municipaux aux vœux de la municipalité, l’inexistence d’un calendrier des conseils municipaux et de commissions municipales, en sont quelques démonstrations évidentes.
Mais au-delà de l’immobilisme quelque chose de nouveau est enfin apparu dans le discours des vœux de Mme le Maire ; l’affirmation publique d’un tournant que nous qualifierons de « Barre à droite toute ! ».
Les nombreux oublis et omissions du discours en témoignent.
Ainsi, on aurait aimé que Mme le Maire cite les moyens et les actions urgentes que l’équipe municipale allait mettre en place pour que notre village ne devienne pas effectivement un village dortoir.
On aurait aimé savoir comment la majorité municipale comptait revitaliser le centre-ville en prenant en compte les acteurs de la vie locale au village comme à la plage et comment elle comptait le faire sans instruire d’études sur les besoins des acteurs économiques.
On aurait aimé qu’on nous dise autour de quels objectifs et de quelle manière, la majorité comptait apporter un nouvel élan à une station balnéaire vieillissante allant au-delà du goudronnage des routes.
On aurait aimé savoir comment serait prise en compte la dimension environnementale dans la dynamique du tourisme et de la station.
On aurait aimé aussi que l’on nous parle des moyens éducatifs, financiers et humains à mettre en oeuvre pour aider les jeunes sans emploi à sortir du cercle vicieux de la petite délinquance.
On aurait aimé qu’on nous dise comment on allait lutter, alors que l’austérité commence à faire des ravages, contre la pauvreté et aider les familles les plus démunies.
On aurait aimé, au-delà des seuls TAP*, connaître la politique en direction de la jeunesse et de la petite-enfance si importante dans la construction de jeunes responsables dotés d’un pouvoir de jugement leur permettant de résister aux embrigadements sectaires et intégristes.
On aurait aimé savoir comment l’équipe municipale comptait œuvrer pour les tissus culturel, associatif et sportif nécessaires au vivre ensemble et à la construction d’individus doté d’un libre arbitre.
On aurait aimé qu’on nous dise que la politique culturelle portiragnaise ne se résumait pas à la toute nouvelle notoriété et à la couverture médiatique du « festival du vent ».
Qu’une politique culturelle ne peut se contenter de l’événementiel et qu’il est des gens qui travaillent quotidiennement sur le long terme pour l’art et la culture et parfois sans le soutien des institutions.
On aurait aimé qu’on cite le travail effectué par le Comité de Pilotage de Canalissimô, exemplaire dans sa composition et qui propose une offre artistique et patrimoniale de qualité axée sur la production régionale.
On aurait aimé qu’on nous parle des projets culturels et artistiques comme associatifs qui doivent accompagner la création du nouvel équipement culturel et associatif promis.
On aurait aimé que l’on nous parle aussi du projet de la ZAC et comment il s’intégrerait au village. Comment seront pris en compte les impacts sur les services publics et leur fonctionnement.
On aurait aussi aimé connaître les conséquences de l’augmentation de la population sur les réserves de la nappe astienne et les solutions envisageables et envisagées.
On aurait aimé que l’on nous parle du choix que nous aurons peut-être à faire concernant l’assainissement et son passage, visiblement déjà fortement engagé, à la Communauté d’Agglomération Hérault-Méditerranée.
On aurait aimé savoir comment les projets, nombreux, allaient être financés. Quels choix seraient faits entre emprunts et financement par l’impôt.
En somme, on aurait aimé que pour les premiers voeux de ce nouveau mandat, on nous trace ses grandes orientations et les actions retenues pour 2015.
On aurait aimé que l’on nous donne les moyens de comprendre vers quoi nous allions et comment nous, citoyens portiragnais, nous serions impliqués dans le processus de décision.

Non, au lieu de cela, nous avons eu droit à un discours sécuritaire, comme si Mme Chaudoir en campagne pour les départementales aux côtés de M. Frey avait pour mission de rabattre les électeurs, tentés par le vote Front National, sur l’ambitieux candidat de droite. Et qu’au final la politique municipale se faisait à un autre échelon, que les Portiragnais pouvaient dormir sur leurs deux oreilles, qu’il y avait, autre part, des professionnels de la politique décidant pour nous.
A ce titre, l’image parue dans le Midi-libre à l’occasion des vœux est très symbolique : Mme Chaudoir entourée d’élus des villes avoisinantes et aucun conseiller municipal de Portiragnes. Le message est clair et on espère que beaucoup de Portiragnais le comprendront.