Analyse toujours aussi personnelle n’engageant, malgré le nous d’usage, que son auteur.
INTRO MUSICALE
https://www.youtube.com/watch?v=d0HpWeH_Tjs
Ces dernières lignes sont les plus douloureuses parce qu’elles entérinent une situation et pour quelques-uns d’entre nous une déception de n’avoir pu réussir à franchir les obstacles pour relancer le mouvement et la machine dont le moteur a posteriori, ne fonctionnait déjà plus que sur un piston.
Pourtant l’idée était belle et aussi séduisante que le chant d’une prima donna mais, car il y en a souvent un, il est parfois des idées comme des prima donna, elles ne durent qu’un temps.
Nous nous rendions bien compte que nous ne pourrions continuer longtemps au risque d’aller dans le mur et qu’il fallait bouger. C’est de cette idée de bouger et de faire bouger qu’un groupe constitué de nouveaux venus et d’anciens membres de la liste Mieux Vivre à Portiragnes ont réfléchi à une association qui serait à même de conduire un double projet susceptible d’agréger les nouvelles énergies dont nous avions besoin pour donner sens à notre démarche.
- Réfléchir et concevoir des actions centrées sur l’intérêt général et son développement dans une démarche participative.
Sous ces mots un peu généraux et abscons, se donnait le désir d’agir concrètement et s’approprier ou se réapproprier ce qui nous concerne ici à Portiragnes parce que nous y vivons. Une manière d’agir directement sur notre environnement proche, de le faire bouger dans le sens d’une utilité sociale afin de dessiner de nouveaux horizons au bien commun.
« Tout un programme », enfin pas tout à fait, parce que de programme, il n’en était pas question, mais plutôt d’étudier en parallèle, les enjeux et les défis à relever dans l’intérêt de Portiragnes et de ses habitants (plutôt ce que nous aurions jugé comme tel).
Un matériau qui aurait pu ou dû être à disposition d’une éventuelle liste qui s’en serait emparée et de futurs candidats désireux de se lancer à la conquête de la mairie et d'une forme de pouvoir institutionnel.
C’est dans cet esprit que se créa l’association Bouge Ton Village.
Mais bien vite de vieux démons nous rattrapèrent, nous replongeant dans les affres d’une nouvelle scission entre fondateurs de BTV, surgie d’un clash aussi soudain qu’insoupçonnable mais traduisant certainement des divergences de démarche et de stratégies soustraites à notre circonspection.
Dans cette nouvelle division, nous avons perdu beaucoup de notre énergie et certainement de notre désir. Beaucoup d’inquiétudes se sont manifestées quant aux intentions de s’engager dans la perspective d’une campagne. Les échéances se rapprochant, la conscience des contraintes et des renoncements que chacun devrait supporter s’est renforcée, jusqu’à faire vaciller les dernières volontés.
Surtout qu’il devenait de plus en plus difficilement acceptable de concevoir construire un projet qui n’aurait pas été le résultat d’une mobilisation et d’une détermination partagée au-delà de nos seuls rangs.
Or, plus nous observions Portiragnes et plus nous nous interrogions sur le bien-fondé de notre démarche, nous demandant s’il pouvait exister une quelconque adéquation entre nos aspirations et celles des Portiragnais. Nous faisions le constat aussi radical que désespérant qu’aucune volonté de dépasser la démocratie représentative pour passer à une démocratie plus directe ou participative ne s’exprimait.
Il est vrai comme nous l’avons déjà écrit qu’il est difficile à l’échelle d’un village, de se dévoiler, de se battre contre, de se bagarrer pour le changement et plus particulièrement contre ceux qui détiennent « le pouvoir ». D’abord, parce qu’il y a beaucoup de liens d’interdépendance comme d’avenirs à préserver. Et parce que beaucoup de nos concitoyens, malheureusement, ne font ou ne veulent pas analyser l’action municipale à travers une grille politique.
A tort, nous semble-t-il, puisque que les décisions résultent de choix politiques. Ce refus qui se traduit tellement souvent par ces mots « Moi je ne fais pas de politique » nous apparaît être l’expression d’un redoutable renoncement à vouloir changer les choses ou à penser qu’il est possible de le faire.
Ou, une manière d’exprimer que ceux qui détiennent le pouvoir sont en adéquation avec nos propres intérêts ou notre vision du monde. Ou encore, une façon de refuser de s’engager par peur du conflit et de perdre sa tranquillité.
C’est certainement regrettable parce que cela laisse le champ libre aux « experts » et autres techniciens qui, pétris de logiques entrepreneuriales, ont définitivement muté les citoyens en simples consommateurs et gouvernent en fait de plus en plus les municipalités (comme toutes les autres collectivités) en imposant leurs propres visions à des élus de plus en plus livrés à leur technicité ou se cachant derrière.
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https://www.youtube.com/watch?v=Ul6ivcFgwsM&list=PLmmHH91d-
Nous avons donc pris la décision début juin 2019 de ne pas nous lancer dans la campagne électorale
Nous ne savions pas alors si notre décision aurait des conséquences définitives quant à la présence d’une liste offrant d’autres alternatives aux Portiragnais pour les élections du 15 mars.
D’autres que nous, auraient pu avoir le désir de construire un projet et une liste, mais le temps avançant nous avons compris que cela ne serait pas. Ce qui fait que pour ces élections seules deux listes, conduites par des personnalités se réclamant de droite, seront proposées aux Portiragnais.
Il en est ainsi. Je ne sais si ce que nous pouvons qualifier d’« événement » au regard de l’histoire politique de Portiragnes, pourra être le détonateur d’une prise de conscience et d’un changement de perception, voire d’attente des Portiragnais, notamment des « plus jeunes ».
Le changement ou la possibilité de changement ne se délègue pas. Si l’on désire réellement façonner le monde dans lequel on souhaite vivre, personne ne le fera à notre place ; c’est le sens de l’engagement politique dans le sens grec du terme « qui nous concerne en tant que citoyen ».
DU NOUS AU JE
Au-delà de ces considérations, il y a chez moi de la tristesse, car je suis persuadé que notre démarche allait dans le bon sens et que notre vision des enjeux et défis pour Portiragnes était et est encore pertinente.
J’en ai pour preuve le diagnostic et les enjeux pointés dans le dispositif Bourg Centre, dont nous avons eu récemment connaissance et qui ont beaucoup de similitudes avec ce que nous nous sommes efforcés d’exposer et de rendre visibles pendant ces six ans.
Notre présence, notre obstination, notre travail au conseil comme nos écrits n’ont certainement pas été inutiles et si aujourd’hui, à la veille des élections, notre impact est encore difficile à mesurer, il en sera certainement autrement demain, dans quelques mois, quand se réalisera et se conscientisera la perte d’une expression et d’une vision différentes. Il n’est pas sûr d’ailleurs que nos observations et nos réflexions aient été complètement ignorées par la majorité, et par Mme Chaudoir elle-même, et qu’elles n’aient pas fait bouger un peu leur regard et leur conception de l’action publique sur quelques points. Allez savoir !
Ce parcours municipal fut très enrichissant. J’ai beaucoup appris pendant ces six ans malgré les nombreux regrets que je peux avoir et que je n’énumèrerai pas ici pour vous épargner cette lecture par trop fastidieuse.
Par contre, l’appropriation des dossiers, la connaissance qu’elle permet et leur intérêt pour la compréhension des décisions m’ont définitivement convaincu du besoin essentiel (si c’était encore nécessaire) de lutter contre la rétention de l’information, arme du pouvoir. Si notre volonté est de le partager, cela ne peut se faire qu’en facilitant l’accès à celle-ci. C’est pourquoi, il est indispensable si l’on veut s’inscrire dans une démarche d’appropriation citoyenne de continuer à se mobiliser et à se battre pour accéder à l’information.
Avant que de conclure ce bilan qui se révèlera certainement incomplet, je voudrais remercier en tout premier lieu toute l’équipe de « Mieux Vivre à Portiragnes, une force de gauche solidaire et citoyenne » rassemblée autour d’un projet construit autour la transition écologique comme d’une vision plus humaine et sociale de la démocratie, qui s’est battue pour le présenter aux Portiragnais et l’a fait vivre tout au long de ces six ans ; les proches et amis qui n’ont pas ménagé leurs efforts et nous ont soutenus tout du long pour nous permettre d’exister et de fonctionner dans les meilleurs conditions possibles avec les outils nécessaires. Enfin je voudrais remercier encore une fois les 344 Portiragnais qui nous ont fait confiance en 2014 et ont voté pour notre projet regrettant de n’avoir pu connaître et rencontrer chacun d’eux pour les remercier.
Sans oublier, Valérie et Marcel partis trop tôt, Daphnée qui en raison d’un changement de situation professionnelle n’a pu assurer son mandat et Michel avec lequel j’ai partagé cette tâche complexe d’élus de l’opposition et tout le travail qui va avec ; préparation ; conseils municipaux quelques fois houleux ou enjoués et la plupart du temps studieux, questionneurs et revendicateurs.
Ainsi s’achève mon ou (nos) mandat(s) d’élu(s) de notre liste ; ainsi se tourne une page, vous souhaitant lecteurs incomparables et tenaces, d’être à la hauteur des enjeux électoraux à venir… Je vous dis à bientôt ans le cadre de nos engagements associatifs portiragnais.
A prendre au second degré
https://www.youtube.com/watch?v=e-yG2ZYlOlc