Oui, bon, on peut penser qu'on est rabat-joie mais nous avons du mal à accepter qu'après tous les débats sur la laîcité on en soit encore là , ici à Portiragnes à faire comme si de rien n'était et que la loi de 1905 n'avait jamais existé.
On pensait que la IIIème République avait supprimé l'emprise de l'Eglise catholique sur la vie publique (ou la vie tout court) en légiférant afin que l'État garantisse la liberté de conscience, c'est-à -dire le droit de ne pas être croyant, ou de croire, et la liberté de culte si on l'est.
Dans l'article 2 de la loi de 1905, il est même déclaré que la République ne reconnaît [...] aucun culte, ce qui impose à ses représentants d'observer scrupuleusement les principes de laïcité. Le maire d'une commune en tant qu'agent de l'Etat est donc tenu aux mêmes respects de la loi dont il est le garant. Il est d'ailleurs placé à ce titre sous le contrôle de l'autorité administrative de l'Etat et donc du préfet (sous-préfet) ou du procureur de la République.
Or à Portiragnes Mme le Maire a encore transmis et partagé une invitation pour la commémoration du 11 novembre appelant les administrés portiragnais et les représentants des associations à une messe en l'église de Cers. Bien entendu, nous ne nous associons aucunement à cette invitation même si celle-ci est faite au nom du maire et du conseil municipal. Nous la réprouvons et la condamnons. Nous avions fait de même déjà en 2015. Nous avions écrit en son temps à Mme le Maire pour lui demander de rémedier à cette formulation et nous pensions l'affaire réglée puisqu'en 2018, pour le centenaire de la commémoration du 11 novembre, l'invitation à la messe avait disparu. C'est pourquoi nous nous étonnons de ce revirement un an après remettant en question la neutralité requise des élus de notre commune.
Nous avons donc transmis à Mme le Maire un courrier lui demandant de modifier la formulation et le contenu de l'invitation avec copie à M. le Préfet de l'Hérault. Nous ne savons si nous serons entendu ...et espérons pour l'idéal républicain, de justice et de fraternité que cela ne soit que l'effet d'une maladresse.