compartaif CA et BP 2019 2Le conseil municipal du 26 mars 2019 était consacré aux votes des comptes administratif et de gestion et du budget primitif (BP). Les élus de Mieux Vivre à Portiragnes se sont abstenus de voter le BP. C'était la moindre des choses.

Lors du rapport d'orientation budgétaire (ROB), la semaine précédente, nous avions déjà été surpris par la présentation des orientations budgétaires, qui au lieu de mettre l'accent sur les grandes masses, l'évolution du budget,  les arbitrages, les priorités d'investissement, les effets sur les dépenses et les recettes de fonctionnement, l'auto-financement prévisionnel, les stratégies choisies pour les besoins en financement des investissements a consisté à présenter aux conseillers municipaux, ligne après ligne, le budget tant en fonctionnement qu'en investissement. Comme le tout se fait par vidéo-projection, sans que l'on soit en possession d'aucun document écrit, il faut être très averti pour être en mesure de dégager la spécificité et les particularités du budget primitif 2019. Ce qui n'est guère possible  pour les élus minoritaires lors du rapport puisqu'ils sont exclus  des arbitrages.

Comme certains chiffres présentés lors du ROB, nous avaient étonnés, nous y sommes fort logiquement revenus lors du vote du budget en conseil municipal public. Nous avons posé beacoup de questions, demandé des explications pour une meilleure compréhension du budget et des conséquences pour la vie de chacun d'entre nous. Ceci nous a été reproché (comme d'habitude), car soi-disant tout avait été expliqué lors du ROB  sous-entendu  que si débat il y avait eu, il était  clos. 

 

 

Ce n'est pas notre point de vue car nous ne confondons pas le rapport d'orientation budgétaire et le vote du budget en conseil municipal.

Le premier, par volonté de la majorité, est privé (il pourrait en être autrement), le second est public par obligation.

Il nous semble donc tout à fait normal, que le public qui a pris la peine de se déplacer ainsi que la presse locale puissent entendre les questions des élus minoritaires comme les explications données en réponse par la majorité. Cela fait partie du débat budgétaire, et nous ne voyons pas à quel titre, il faudrait en priver les Portiragnais. Reprocher aux élus minoritaires de questionner est une curieuse façon d'envisager l'information et revient  à vouloir  escamoter  le débat et les explications auxquels les administrés ont droit.

Il est d'ailleurs "désolant" de voir des élus se plaindre de l'abstentionnisme, du manque de participation des habitants à la vie démocratique de la commune, et voir comment, on se refuse à donner les informations, à apporter les moyens et les outils aux administrés pour s'investir et s'intéresser aux enjeux économiques et politiques des décisions prises par ces mêmes élus. On se plaint, mais en évitant surtout de donner les moyens aux administrés de se construire par eux-mêmes leur propre opinion.

Le débat, donc, fut fort animé et il est sûr que le public présent a dû avoir du mal à y retrouver ses petits. Quelques points ont été abordés (beaucoup n'ont pu l'être par manque de temps) et malgré les explications de l'adjoint aux finances, nous restons réservés et circonspects sur la lisibilité et l'authenticité du budget primitif présenté.

Les trois points d'achoppement avec la majorité concernent la capacité d'autofinancement, l'autenticité de certains restes à réaliser tant en dépenses qu'en recettes et enfin les choix politiques concernant les dépenses de personnel, et les produits des services.  

1er point  : la capacité d'autofinancement 

La différence entre les dépenses réelles et les recettes réelles. C'est elle qui doit permettre, entre autres, de mettre côté l'argent nécessaire aux investissements.

Ces derniers années, la capacité d'autofiancement (CAF) était toujours positive. Mais cette année dans le budget primitif donc prévisionnel, les dépenses réelles de fonctionnement seront supérieures aux recettes réelles.

La différence prévue s'élève à - 197 787,09 €

autofinancement

Dans les prévisions en 2019, on dépense donc plus qu'on ne reçoit.

Il est une pratique courante consistant à suévaluer les dépenses et sousévaluer les recettes afin de bénéficier en fin d'exercice d'une capacité d'autofinancement plus élévée que prévue. Mais encore faut-il que les écarts soient acceptables.

E ce qui nous concerne cette année à Portiragnes, nous sommes donc confrontés à deux hypothèses :

- soit le budget primitif de la commune pour 2019 s'éloigne beaucoup trop des réalités et devient parfaitement illisible pour les élus qui sont amenés à voter à l'aveugle,

- soit il s'approche d'une certaine véracité, et la prévision négative d'autofinancement est très inquiétante car elle aurait de fortes répercussions sur les capacités d'investissement de la commune en 2020.

En effet, exceptés les emprunts, les principales ressources pour les investissements viennent de l'autofinancement, c'est à dire du solde entre les dépenses et les recettes de fonctionnement.
Alors que depuis quelques années, les budgets primitifs 2017, 2018 faisaient apparaître quant à eux des prévisions d'autofinancement autour de + 600 000 €.

Passer de + 600 000 € à -198 000 € n'est pas une paille. Cela représente une différence de 800 000 €.

Autant dire que le résultat d'exercice de fonctionnement de 2019, au vu des prévisions, ne devrait pas atteindre les résultats des années précédentes.

En conséquence de quoi difficile de voter un tel budget faisant apparaître une prévision de solde du budget de fonctionnement  négatif n'offrant sur le papier que peu de perspective d'investissement pour 2020, même si l'on est persuadé que l'adjoint aux finances saura faire remonter cette capacité d'autofinancement...

Maintenant, il convient d'essayer d'analyser cette situation et surtout cette forte augmentation des dépenses prévues par rapport à ce qui a été réalisé en 2018 ; une différense s'élévant quasiment à 890 000 €.

Prochain épisode : les restes à réaliser


 

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir